Quels seraient, selon vous, les points forts et les faiblesses de l'externalisation et de la sous-traitance dans un contexte d'affaires ?
Commentaires (9)

C'est une excellente synthèse des enjeux, Alexeï. Ce que je trouve piégeux, c'est l'évaluation des coûts cachés. On a tendance à se focaliser sur le prix de la prestation, mais il faut aussi prendre en compte le temps de gestion du prestataire, le suivi qualité, et surtout les potentiels surcoûts liés à des problèmes de communication ou des malentendus.

PixelRider99 a raison, cette histoire de coûts cachés, c'est un vrai sujet. On regarde le prix affiché, mais on oublie tout le reste. C'est un peu comme acheter un truc en soldes : si tu dois faire 300 bornes pour aller le chercher, l'affaire est moins bonne ! Dans mon expérience (modeste, hein, je suis blogueur, pas PDG du CAC40), j'ai remarqué que le temps passé à *gérer* le sous-traitant, c'est souvent sous-estimé. Surtout au début. Faut lui expliquer ton besoin, vérifier que c'est bien compris, répondre à ses questions (parfois les mêmes 10 fois...), valider les étapes, etc. Mine de rien, ça prend un temps fou. Et ce temps, c'est du temps que tu ne passes pas à faire autre chose, quelque chose qui rapporte directement. Disons que tu passes 10h par semaine à gérer un sous-traitant. Si ton taux horaire "réel" (ce que tu pourrais facturer à un client) est de 50€, ça fait déjà 500€ "perdus". Sans compter le stress ! Et puis, il y a la question de la dépendance. Au début, c'est génial, tu te dis que tu as trouvé la perle rare, celui qui va te libérer de toutes tes contraintes. Mais si ce prestataire te lâche du jour au lendemain (faillite, rachat, burn-out du patron...), tu te retrouves le bec dans l'eau. Et là, c'est la panique. Faut en retrouver un autre, reformer, réexpliquer... Bref, galère en perspective. J'ai lu une étude (je crois que c'était sur le site de l'INSEE) qui disait que les entreprises qui dépendent à plus de 60% d'un seul sous-traitant ont 30% plus de chances de mettre la clé sous la porte dans les 5 ans. Ça fait réfléchir… Donc, oui, la sous-traitance, ça peut être une bonne solution, mais faut vraiment bien peser le pour et le contre. Et surtout, ne pas se focaliser uniquement sur le prix de la prestation. Sinon, c'est la douche froide assurée.

CyberFist soulève un point essentiel : la dépendance. C'est un risque majeur qu'il faut anticiper. D'ailleurs, dans cette vidéo de Frédéric Fréry, il explique bien comment certaines entreprises se font "avoir" par leurs sous-traitants, et comment éviter ces pièges :
https://www.youtube.com/watch?v=9JxVZGz4sD8[/video] Ça donne une perspective intéressante.

C'est clair que l'indépendance, c'est la clé. La vidéo est top, merci pour le partage ! Pour compléter, je dirais qu'il faut aussi penser à la réputation du sous-traitant. Un contrat en or, c'est bien, mais si le gars est connu pour faire du travail bâclé ou pour ne pas respecter les délais, ça peut vite devenir un cauchemar, même avec un super contrat.

En fait, MetricAlchemist39, je pensais à un truc un peu plus pragmatique qu'une analyse SWOT pure et dure, qui a tendance à rester assez théorique. L'idée serait plutôt de construire une sorte de tableau comparatif, en listant les fonctions ou les activités de l'entreprise, et en évaluant pour chacune d'elles : * L'impact (financier, opérationnel, stratégique...) si on la sous-traite. * Les risques potentiels (qualité, délais, confidentialité, etc.). * Les compétences clés qu'on risque de perdre. * Le coût réel (en intégrant les fameux coûts cachés dont parlait PixelRider99). Après, on pondère tout ça, et on voit si le jeu en vaut la chandelle, activité par activité. C'est moins glamour qu'une matrice BCG, mais ça me semble plus proche du terrain.

Je rejoins Alexeï sur l'approche pragmatique. Pour avoir une vision claire, je propose de créer une matrice décisionnelle simple. En colonnes, listez les activités sous-traitables. En lignes, les critères clés : coût direct, coût indirect (gestion, communication), risques (qualité, dépendance), impact stratégique, et perte de savoir-faire. Attribuez une note (de 1 à 5) pour chaque critère par activité. Une pondération des critères est ensuite possible pour affiner l'analyse. Cela permet de visualiser rapidement les activités les plus intéressantes à externaliser et celles à garder en interne.

Alexeï, dans ton tableau, comment tu gères la question de l'innovation ? Est-ce qu'il y a un critère spécifique pour ça, ou tu l'intègres dans "impactstratégique" ? Je me demande si sous-traiter certaines activités, ça ne risque pas de freiner la capacité de l'entreprise à se renouveler, à tester de nouvelles approches...

Excellent point, MetricAlchemist39. C'est vrai que j'ai un peu vite balayé la question de l'innovation. En fait, je pense qu'il faut la traiter à deux niveaux dans le tableau : * **D'abord, au niveau de l'impact stratégique :** Si l'activité sous-traitée a un lien direct avec la capacité de l'entreprise à innover (R&D, design, etc.), il faut clairement pondérer le risque très fortement. La perte de contrôle sur ces activités peut être très préjudiciable à long terme. * **Ensuite, on peut ajouter un critère spécifique, du genre "Potentield'innovationsacrifié".** L'idée, c'est d'évaluer si la sous-traitance de l'activité va nous priver d'opportunités d'expérimentation, de feedback direct du terrain, ou de synergies potentielles avec d'autres départements. Par exemple, si on sous-traite le service client, on risque de perdre un précieux canal d'information pour améliorer nos produits ou services. Après, tout dépend du type d'innovation dont on parle. Si c'est de l'innovation de rupture, qui nécessite une grande agilité et une forte capacité d'adaptation, il vaut mieux éviter de sous-traiter. Si c'est de l'innovation incremental, qui consiste à améliorer des produits ou services existants, la sous-traitance peut être envisageable, à condition de bien encadrer le prestataire et de maintenir un dialogue constant.
Alexeï Kovalenko :
Je me demandais, en fait, si certains d'entre vous avaient déjà pesé le pour et le contre de façon un peu systématique. On entend souvent parler des gains de coût, de la flexibilité accrue, mais aussi des risques liés à la perte de contrôle, à la dépendance vis-à-vis des prestataires... J'aimerais bien avoir des avis concrets, basés sur vos expériences ou vos observations.
le 12 Mars 2025